Choc septique sur une pneumopathie hypoxmiante avec SDRA grippal H1N1.

juin 2014, par Babo CJ , Bouh Kouesseu J , Ayé Y.D , Konan K.J. , Yéo TLP , Ogondo B , Soro L. , Slimane Z

Introduction : L’alerte pandémique de 2009 a induit, de façon inédite, un suivi en temps réel des cas de grippe A dans le monde entier. Plusieurs arguments sont en faveur d’une résurgence du SDRA grippal, autrefois exceptionnelle, certains réseaux de surveillance ont enregistré 15 à 20 fois plus d’admissions en réanimation pour pneumonie virale A [1]. Nous rapportons un cas avec recours à l’oxygénation extracorporelle.
Observation : Une patiente de 37ans, admise aux urgences pour une insuffisance respiratoire aigue avec une désaturation à 60% en air ambiant, une cyanose des extrémités. Elle bénéficie d’une oxygénothérapie puis rapidement d’une alternance optiflow et de ventilation non invasive. La patiente est intubée devant une altération de la conscience et une désaturation à 45%. Malgré une FiO2 à 100%, la patiente présente une saturation entre 60 et 70%. Par ailleurs, on note une dégradation sur le plan hémodynamique avec une hypotension artérielle. L’épreuve au vectarion est négative. L’indication d’une ECMO veino-veineuse est posée et réalisée. La saturation est à 99% sous ECMO 100%, en ventilation contrôlée. La PCR grippe à H1N1 est revenue positive sur un prélèvement nasal. La radiographie du thorax objective des opacités interstitielles bilatérales compatibles avec un syndrome de détresse respiratoire aigu. Au traitement initial, il sera ajouté du Tamiflu, une antibiothérapie et une corticothérapie. L’évolution sera marquée par une amélioration rapide de l’état hémodynamique avec un sevrage progressif des amines, un arrêt des corticoides. La ventilation protectrice est poursuivie avec adjonction de monoxyde d’azote avec une amélioration des images radiologiques du syndrome de détresse respiratoire aigue. Le sevrage de l’ECMO est débuté dès le 6ème jour. Le sevrage ventilatoire est poursuivi hors sédation. La laryngoscopie directe lors de l’ETO est en faveur d’une intubation difficile (Cormack 4, cordes vocales non visibles). Une trachéotomie chirurgicale pour sevrage ventilatoire est réalisée. La patiente est décanulée, les suites immédiates sont simples, elle est mise en ventilation spontanée avec 1l d’O2/min aux lunettes nasales. La patiente est adressée au SSR pour kinésithérapie, puis sortie.

Références :

Webb SA, Seppelt I, Bellomo R, et al. Critical care services and200ç H1N1 influenza in Australia and New Zealand. N Engl J Med. 2009 ;361:1925-34

La vie de l'Anesthésie

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