Utilité des scores de gravité en unités de soins intensifs au Bénin

juin 2014, par Lokossou TC , Sama HD , Boukari Bawa Mahaman , Chincoun Y , Assouto P , Zoumenou E , Tomta K , Chobli M

Auteur correspondant : Sama D. Hamza, E-mail : hamzasama chez hotmail.com Tél : +228 90 78 40 47

Introduction : L’indice de gravité simplifié (IGSII ou SAPS II) permet d’évaluer la gravité des patients dans une unité de soins intensifs (USI) ou de réanimation, de comparer les groupes de patients homogènes et de prédire la mortalité hospitalière.1
Objectif : Evaluer la prédiction de mortalité par l’IGS II et la comparer avec la mortalité réelle dans le contexte de notre pratique
Patients et méthode : Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et analytique, réalisée du 02 Août 2013 au 30 Novembre 2013 (quatre mois) au CNHU Hubert K. Maga de Cotonou (Bénin) à la réanimation du Service Polyvalent d’Anesthésie Réanimation et à l’Unité de Soins Intensifs de la Clinique Universitaire d’Accueil des Urgences. Tous les adolescents et adultes de plus de 15 ans ayant une observation médicale complète avec les paramètres vitaux et les résultats d’examens biologiques enregistrés y étaient inclus. N’ont pas été inclus les patients décédés à l’admission.
Résultats : 314 patients étaient retenus. L’âge médian était de 30 ans. Le niveau socio-économique était faible chez 70% des patients. 68% des transports sanitaires n’étaient pas médicalisés. 56% des patients étaient des transferts secondaires en réanimation. Les défaillances vitales les plus fréquentes étaient : neurologique (95%), cardiovasculaire (47%), respiratoire (21%) et métabolique (14%). L’IGSII moyen était de 44 ± 20. La ventilation artificielle était nécessaire chez 67% des patients. La durée de séjour médiane en réanimation était de 3 jours avec des quartiles de 24 heures et 24 jours. 190 patients sont décédés (60%). Il y’avait une corrélation significative entre le décès et les défaillances cardiovasculaire (Chi2 = 17,26 p = 0,001) et respiratoire (Chi2 = 3,64 p = 0,056) et non significative avec la défaillance métabolique (Chi2 = 0,80 p = 0,372). La mortalité prédite par l’IGSII était de 34 ± 2%, inférieure à la mortalité observée (60%) avec un ratio de mortalité standardisé, SMR de 1,76.
Conclusion : Notre étude montre que l’IGSII, très peu utilisé dans notre pratique, sous estime la mortalité réelle en réanimation et USI dans notre contexte de pays à faible revenu.
Mots-clés : USI, réanimation, score de gravité, pays à faible revenu

Référence :

1. Le Gall JR. JAMA. 1993 ; 270 : 2957-63.

La vie de l'Anesthésie

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