La chirurgie du rachis comporte de très nombreuses interventions, qui posent des problèmes à l’anesthésiste-réanimateur en raison : des pathologies sous-jacentes, de la voie d’abord, de la position per- opératoire et de l’atteinte médullaire parfois associée. La technique anesthésique doit donc être adaptée pour permettre un monitorage médullaire.
Ainsi, l’ensemble de la colonne vertébrale peut être intéressé par la chirurgie (rachis cervical, thoracique lombaire, lombosacré), avec un large éventail de techniques. 4 types de procédures chirurgicales sont généralement réalisés : la décompression (laminectomie, recalibrage, corporectomie), la stabilisation, voire l’arthrodèse (instrumentation, greffe osseuse), la correction par libération, distraction ou greffe, et l’exérèse ou la reconstruction (cas des tumeurs, abcès).
Cinq grandes catégories de pathologies rachidiennes sont concernées par cette chirurgie : traumatique, congénitale et idiopathique (exemple : scoliose), dégénérative (exemple : hernie discale), tumorale (primitive ou métastatique) et plus rarement infectieuse.
Les voies d’abord chirurgicales sont diverses : antérieure, postérieure ou combinée. Elles peuvent nécessiter l’installation des patients en : décubitus dorsal, décubitus ventral, en position genupectorale ou en décubitus latéral.
Les caractéristiques communes à ces interventions rachidiennes sont d’être : de longue durée, hémorragiques, effectuées souvent en décubitus ventral, et de présenter un risque fonctionnel via une atteinte médullaire ou radiculaire ; mais parfois un risque vital en raison de l’hémorragie.
L’Evaluation pré- opératoire est axée sur le retentissement cardiopulmonaire de la pathologie rachidienne, la stratégie transfusionnelle et le contrôle des voies aériennes.
La technique anesthésique fait habituellement appel à une narcoanalgésie, visant une hypotension modérée, en ventilation contrôlée. L’anesthésie locorégionale ne peut trouver une indication que pour la cure de la hernie discale lombaire.
L’installation du patient (décubitus ventral ou genu pectoral) doit être minutieuse pour prévenir l’hypotension du retournement et les complications per et post-opératoires. Le monitorage médullaire est une technique sophistiquée, dont la qualité dépend de la technique d’anesthésie.
L’analgésie post- opératoire doit être multimodale et vise une réhabilitation précoce