Prise en charge anesthésiologique des tumeurs cérébrales à Niamey-Niger

juin 2014, par Chaibou M Sani , Daddy H , Sanoussi S , Didier J L , Kelani A , Idrissa A , Madougou M , Chobli M

Objectifs : Evaluer la prise en charge anesthésique des tumeurs cérébrales à Niamey.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective réalisée sur 2 ans à l’Hôpital National de Niamey du 1er Janvier 2010 au 31 Décembre 2012. Ont été inclus tous les patients opérés pour tumeurs cérébrales. Les variables suivantes ont été analysées : l’âge, le sexe, la localisation de la tumeur, la classification ASA, la prise en charge per opératoire et post opératoire, l’évolution des patients.
Résultats : Trente-cinq patients ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 25,38 ans avec des extrêmes de 9 mois et 62 ans. Les hommes représentaient 60 % et les femmes 40 % ; soit un sexe ratio est de 1,5. Les tumeurs de la fosse post été prédominantes (28,6%), suivies des tumeurs frontales (20%) et des adénomes hypophysaires (11,4%). 57,17% des patients étaient classés ASA1 ; 37,14% ASA2 et 5,7% ASA3. L’induction anesthésique a été faite au thiopental dans 48,6% des cas, propofol dans 37,1%. Elle a été inhalatoire (halothane) chez 14,3% des patients. L’entretien de l’anesthésie a été assuré par le fentanyl et l’halothane. 34,28% des patients ont bénéficié d’une transfusion sanguine. Les incidents et accidents anesthésiques étaient des bradycardies chez 8,57% des patients, des hypotensions artérielles chez 20 %, un arrêt cardiaque per opératoire. L’extubation a été faite sur table dans 85,7% des cas. 82,9% des patients ont été admis en réanimation et 17,1% en salle de surveillance post interventionnelle. L’analgésie post opératoire été à base de paracétamol associé au tramadol, nefopam ou kétoprofene. La morphine a été utilisée chez 34,28% les patients. La durée moyenne du séjour en réanimation était de 48 heures. L’évolution a été favorable chez 87,5% des patient, cinq patients étaient décédés (un en salle d’opération et quatre en post opératoire).
Conclusion : Dans les pays en voie de développement, les anesthésistes sont de plus en plus confrontés à la prise en charge des tumeurs cérébrales. Cette situation est nait de la présence croissante des spécialités neurochirurgicales, d’où l’intérêt d’améliorer le plateau technique en particulier les unités de réanimation, mais aussi de former le personnel pour la prise en charge de ces affections.
Mots-clés : anesthésie - tumeurs cérébrales-Niamey-Niger

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