Objectifs : Etudier les signes cliniques, paracliniques et les étiologies du diabète insipide central en neuroréanimation et analyser la prise en charge thérapeutique.
Patients et Méthode : il s’agit d’une étude rétrospective ayant inclus tous les patients admis à l’unité de neuroréanimation du service de neurochirurgie du CHU de Fann de Dakar du 1er janvier 2008 au 30 juin 2014, et qui avaient présenté en cours d’hospitalisation un diabète insipide central. Les données cliniques, paracliniques, étiologiques et thérapeutiques ont été recueillies à partir des dossiers d’hospitalisation.
Résultats : Durant la période d’étude, 77 patients (8,2%) ont présenté un diabète insipide central. L’âge moyen des patients était de 43±16,07ans [3 -68 ans]. Les étiologies du diabète insipide étaient dominées par l’exérèse d’adénomes hypophysaires (66,2%), suivie des traumatismes crânio-encéphaliques (18%), d’hémorragies sous-arachnoïdiennes (7,8%), de l’exérèse de tumeurs sus-tentorielles (6,5%) et d’un tuberculome cérébral (1,3%). La polyurie, principal signe clinique, se retrouvait chez tous les patients .La polydipsie était notée chez 72,7% des patients. La natrémie moyenne était de 143±94 meq/L [138-162meq/L] et la kaliémie moyenne de 3,2±1,9 meq/L [2,1-3,9meq/L]. L’osmolarité plasmatique moyenne était de 300±151,4 mosmol/L [288-330mosmol/L]. L’ionogramme urinaire n’ayant pu être réalisé chez un seul patient, retrouvait une densité urinaire à 1020. La réhydratation hydro-électrolytique, axe majeur de la prise en charge, avait été faite à base de sérum glucosé 5 % enrichi en chlorure de potassium, et d’eau pure en boisson ou par une sonde nasogastrique .Le traitement hormonal substitutif avait été à base de desmopressine (Minirin)*.Les principales complications étaient à type d’iléus paralytique par hypokaliémie sévère (2,6%), d’œdème aigu du poumon (5,2%) et de coagulopathie de dilution (1,3%) . Le diabète insipide avait été transitoire pour 73 patients et définitif pour 4 patients. Nous avons enregistré le décès de 6 patients (7,8%).
Conclusion : Le diabète insipide en neuroréanimation, de diagnostic aisé par la polyurie, exige une prise en charge précoce axée sur la réhydratation hydro-électrolytique et l’administration de desmopressine.
Mots clés : Diabète insipide, Neuroréanimation, Desmopressine