Analgésie multimodale post-opératoire en obstétrique : intérêt de l’infiltration de la plaie opératoire

juillet 2010, par Koupie S , Bengono Bengono R , Amengle Albert Ludovic , Metogo Mbengono JA , Afane Ela A , Ze Mikande J.

Introduction : La douleur post-opératoire après césarienne est d’intensité forte et maximale les 48 premières heures. L’infiltration de la plaie opératoire est une technique ancienne, simple de réalisation. Le but du travail était d’évaluer l’efficience de l’infiltration pariétale de ropivacaïne dans l’analgésie multimodale au cours de la césarienne.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude comparative qui s’est déroulée sur une période de cinq mois à l’Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Yaoundé. Etaient inclues dans l’étude, les parturientes opérées pour césarienne sous anesthésie générale. Elles étaient réparties en deux groupes dont un groupe contrôle qui recevait l’association paracétamol -kétoprofène-tramadol et un groupe ropivacaïne qui recevait en plus des antalgiques sus-cités une infiltration de la plaie opératoire par la ropivacaïne 0,75%. Les variables étudiées étaient les données démographiques, les scores de douleur au repos, à la mobilisation et à l’effort de toux, la durée de l’analgésie au niveau de la plaie opératoire, les besoins en morphine dans chaque groupe, la satisfaction des patientes et le coût de l’infiltration.
Résultats : Soixante patientes réparties en deux groupes étaient inclues dans notre étude. Les deux groupes étaient statistiquement comparables au niveau de leurs caractéristiques démographiques. Au repos, nous ne retrouvions pas de différence significative au niveau des scores de douleur entre les deux groupes. A la mobilisation, la différence entre les scores de douleur était statistiquement significative de la première à la seizième heure dans le groupe ropivacaïne par rapport au groupe contrôle (P < 0,018). A l’effort de toux, la différence entre les scores de douleur étaient statistiquement significative de la première à la douzième heure (P= 0,014). La durée moyenne de l’analgésie au niveau de la plaie opératoire était de 11,3 ± 6,5 heures. A la mobilisation et à l’effort de toux, les durées d’action moyenne étaient respectivement de 6,5 ± 3,01 heures et de 6,6 ± 3,3 heures. Les besoins en morphine étaient plus importants dans le groupe contrôle par rapport au groupe ropivacaïne (OR 6, P = 0,007). Les scores de satisfaction étaient excellents dans le groupe ropivacaïne par rapport au groupe contrôle. Le coût de la technique était un peu élevé du fait de l’indisponibilité de la ropivacaïne.
Conclusion : L’infiltration de la plaie opératoire par la ropivacaïne peut être intégrée dans une stratégie d’analgésie multimodale après la césarienne sous anesthésie générale.
Mots clés : Analgésie multimodale, infiltration pariétale, césarienne, ropivacaïne 0,75%

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