Tome 19 n°1 - 2014


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Prévention de l’hyperalgésie postopératoire au cours des ostéosynthèses par fixation interne. Intérêt de la kétamine.

Ketamine in the prevention of postoperative hyperalgesia in the osteosynthesis by internal fixation.

janvier 2014, par Afane Ela A , Owono Etoundi P , Esiéne A , Nyemb Nguené N , Binam F

Auteur correspondant : Afane Ela Anatole, E-mail : afaneelaa chez yahoo.fr / owonop chez gmail.com


Résumé

Objectif : prévenir l’hyperalgésie postopératoire après administration d’un bolus de kétamine en prémédication, au cours des ostéosynthèses par fixation interne à l’Hôpital Central de Yaoundé.
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective, randomisée, en double aveugle, allant d’octobre 2011 à septembre 2013 et incluant 87 patients, âgés de plus de 15 ans, programmés pour une ostéosynthèse par fixation interne. Les patients étaient divisés en deux groupes : le groupe témoin qui recevait un bolus de 3 ml de sérum salé iv, le groupe kétamine qui recevait un bolus de 0,5 mg/kg de kétamine iv en prémédication. Une anesthésie générale incluant le propofol, le fentanyl, le vécuronium et l’halothane était effectuée. En période postopératoire, l’évaluation de la douleur avec l’échelle visuelle analogique (EVA) était utilisée au repos, ainsi que la consommation d’analgésiques pendant48 heures.
Résultats : Les caractéristiques démographiques, la durée de la chirurgie et de l’anesthésie étaient similaires dans les deux groupes. Les scores de la douleur évalués à l’EVA étaient, en général, significativement bas dans le groupe kétamine par rapport au groupe témoin (P<0,05). La consommation postopératoire d’analgésiques était réduite dans le groupe kétamine comparée au groupe témoin : 27,49 % de réduction pour le paracétamol ; 44,18 % pour le kétoprofène et 24,16 % pour le tramadol (P<0,05).
Conclusion : Un bolus de 0,5 mg/kg de kétamine administré par voie intraveineuse avant la chirurgie pour ostéosynthèse par fixateur externe diminue l’intensité de la douleur postopératoire et réduit la consommation postopératoire d’analgésiques. Cette utilisation de la kétamine peut être recommandée dans ce type de chirurgie pour prévenir l’hyperalgie postopératoire.
Mots clés : kétamine, hyperalgésie postopératoire, ostéosynthèse, fixateur interne.

Summary

Objective : to evaluate the clinical efficacy of an intravenous bolus of ketamine, administrated on premedication, for preventing hyperalgesia after osteosynthesis by internal fixation in Central Hospital of Yaoundé.
Patients and methods : 87 patients, aged more than 15 years, scheduled for osteosynthesis by internal fixation were enrolled in this prospective and randomised blinded study from october 2011 to september 2013. Patients were divided into two groups : the witness group received intravenous of normal saline 3 ml and the ketamine group received intravenous ketamine 0.5 mg/kg, on premedication. General anesthesia included propofol, fentanyl, vecuronium and halothane were given. Visual analogic scale (VAS) values at rest and analgesic consumption were evaluated for 48 hours after surgery.
Results : Demographic characteristics, duration of surgery and anesthesia were similar in the two groups. The VAS scores at all evaluation times were, in general, significantly lower in the ketamine group compared to the witness group (P < 0.05). The analgesic consumption were reduced in ketamine group compare to the witness group : 27.49 % of reduction for paracetamol, 44.18 % for ketoprofen and 24.16 % for tramadol (p<0.05).
Conclusion : A bolus of 0.5 mg/kg dose of ketamine given before surgery by the intravenous route decreased postoperative pain and reduced the analgesic consumption in patients undergoing osteosynthesis by internal fixation. Ketamine can be used to prevent hyperalgesia in that surgery.
Keywords : ketamine, postoperative hyperalgesia, osteosynthesis, internal fixation.

Introduction

Les ostéosynthèses par fixation interne sont considérées comme des chirurgies très douloureuses dont la douleur peut excéder 48 heures en période postopératoire. Les lésions tissulaires dues au traumatisme initial et majorées par la chirurgie secondaire, entrainent un excès de nociception, une sensibilisation périphérique et centrale du système nerveux aboutissant au phénomène d’hyperalgésie postopératoire. Les conséquences de cette hyperalgésie postopératoire sont l’exacerbation des douleurs postopératoires, la consommation élevée d’analgésiques postopératoires et l’incidence accrue des douleurs chroniques [1,2,3,4]. Le meilleur contrôle de la douleur postopératoire passe ainsi par la prévention de l’hyperalgésie, et selon plusieurs auteurs, la kétamine serait recommandée en prémédication pour obtenir une réduction des scores de douleur en postopératoire et un effet d’épargne analgésique [5,6,7,8,9].
Dans notre environnement, la prise en charge de la douleur postopératoire nécessite le recours à l’association de plusieurs molécules dans le cadre d’une analgésie balancée ou d’une analgésie multimodale, avec des effets secondaires non négligeables. Face à ce constat, peut-on mieux contrôler la douleur postopératoire en zone défavorisée avec la kétamine ? Quel effet financier engendrerait son utilisation ?
Le but de notre étude était de prévenir l’hyperalgésie postopératoire, par évaluation de la qualité de l’analgésie postopératoire obtenue après l’administration d’un bolus de kétamine en prémédication, au cours des ostéosynthèses par fixation interne à l’Hôpital Central de Yaoundé.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude prospective, randomisée, en double aveugle, portant sur des patients de deux sexes, âgés de plus de 15 ans, qui s’est déroulée au service d’anesthésie réanimation de l’Hôpital Central de Yaoundé, sur une période de deux ans, allant du 1er octobre 2011 au 30 septembre 2013. Etaient inclus dans l’étude, les patients classés ASA 1, en attente d’une ostéosynthèse par fixation interne, indiquée pour des fractures récentes (datant de moins de 48 heures), opérés sous anesthésie générale et ayant compris l’échelle visuelle analogique (EVA). Etaient exclus, les patients opérés sous anesthésie locorégionale, ceux porteurs de pathologie cardiovasculaire ou du système nerveux central, de douleur chronique, d’épilepsie ou d’histoire de convulsion. Les patients ne comprenant pas l’EVA, les malades psychiatriques, les patients ayant un traitement à base d’analgésiques au long cours et ceux présentant des allergies aux médicaments utilisés étaient aussi exclus.Après l’approbation du comité national d’éthique et l’obtention du consentement du patient, les malades étaient répartis de façon aléatoire dans deux groupes : le groupe témoin (GT) et groupe kétamine (GK). En prémédication, approximativement 15 minutes avant la chirurgie, le
GT recevait un bolus de 3 ml de sérum salé IV, le GK recevait un bolus de 0,5 mg/kg de kétamine IV. Les drogues utilisées en anesthésie générale étaient : le propofol, le fentanyl, le vécuronium, l’halothane. La chirurgie était menée par la même équipe. En postopératoire, les analgésiques utilisés étaient : le paracétamol, le kétoprofène et le tramadol, tous par voie intraveineuse. La morphine n’a pas été utilisée dans notre protocole car elle n’est pas toujours disponible dans notre milieu. La prise en charge de la douleur débutait au réveil complet du patient (H0) par l’évaluation de son intensité à l’aide de l’échelle visuelle analogique (EVA). Si l’EVA était supérieure ou égale à 8, le patient recevait une association de paracétamol (1g), Kétoprofène (100 mg) et tramadol (100 mg). Lorsque l’EVA était entre 7 et 4, on lui administrait le paracétamol (1 g) associé au kétoprofène (100 mg) ou du paracétamol (1 g) associé au tramadol (100 mg) en cas de contre indication aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. Si l’EVA était inférieure ou égale à 3, le patient recevait uniquement du paracétamol (1 g). Puis l’évaluation se poursuivait toutes les heures pendant 4 heures, et toutes les 4 heures jusqu’à la 48ème heure. L’administration des analgésiques tenait compte de leurs cinétiques et de leur intervalle d’administration à savoir : paracétamol : 1 g toutes les 6 heures, kétoprofène : 100 mg toutes les 8 heures, tramadol : 100 mg toutes les 8 heures. Les variables étudiées ont été : les données démographiques, l’évaluation de la douleur postopératoire au repos, la consommation postopératoire d’analgésiques et la survenue des effets secondaires. Toutes les données étaient recueillies ont été analysées avec le logiciel Epi Info 3.5.4 version 2012, et les résultats présentés en moyenne  SD, le seuil de significativité P étant 0,05.

Résultats

Du 1er octobre 2011 au 30 septembre 2013, 87 patients ont été admis pour une ostéosynthèse par fixation interne. Il s’agissait de 46 patients de sexe masculin (52,87 %), et 41 malades de sexe féminin (47,13 %) (Tableau I). Ces malades dont l’âge moyen était de 44,14  14,09 ans, étaient répartis de façon aléatoire dans deux groupes : le groupe témoin (GT) et groupe kétamine (GK) (Tableau II). Tous ces patients, victimes d’un accident de la voie publique ou domestique datant de moins de 48 heures, étaient classés ASA 1 et présentaient des lésions osseuses diverses (Tableau III). La durée moyenne de la chirurgie était de 2 heures  30 minutes et l’injection cumulée moyenne de fentanyl était de 400  50 microgrammes. L’évaluation de la douleur postopératoire au repos dans les deux groupes montrait en général une baisse significative de l’intensité moyenne de la douleur perçue à l’EVA dans le groupe kétamine par rapport au groupe témoin (Figures 1). Et la consommation postopératoire d’analgésique était réduite dans le groupe kétamine (Tableau IV). Aucun effet secondaire n’a été observé pendant l’étude.

Discussion

L’ostéosynthèse par fixation interne est une chirurgie très douloureuse due à un excès de nociception, associé à une hyperalgésie postopératoire certaine qui est majorée par l’utilisation de morphinique peropératoire. La prévention de cette hyperalgésie par l’utilisation de la kétamine avant l’induction de l’anesthésie nous a permis d’obtenir des résultats qui ne peuvent être généralisés à toute la chirurgie traumatologique car il existe des fixations externes, des chirurgies traumatologiques des parties molles et des chirurgies neuro-traumatologiques qui, n’ayant pas été prises en compte, n’en demeurent pas moins douloureuses. Par ailleurs, la subjectivité dans l’évaluation de l’EVA qui surestimée et/ou sous-estimée, a probablement entrainé une administration postopératoire par excès ou par défaut des analgésiques. Néanmoins, 87 patients ont été admis pour une ostéosynthèse par fixation interne. Les deux groupes constitués sont comparables quant à leur effectif, la répartition en fonction de l’âge (P=0,699) et en fonction de sexe (P=0,550). La taille de notre échantillon et l’âge moyen de nos patients sont semblables aux séries de Adam et al. [10], de Menigaux et al. [11,12], de Yalcin et al. [13], et de Honarmand et al. [14]. Quant aux indications chirurgicales, elles sont dominées dans notre contexte par les fractures des os longs le plus souvent dues à des traumatismes par accident de la voie publique ou des accidents domestiques. Notre étude diffère de point de celles de Adam et al. Menigaux et al. qui ont étudiés l’effet de la kétamine sur la douleur postopératoire pour des chirurgies orthopédiques [10,11,12], et des séries de Yalcin et al. et Honarmand et al. dont les types de chirurgie sont respectivement l’hystérectomie abdominale et l’appendicectomie [13,14]. Concernant la douleur postopératoire, on note en général une baisse significative de l’intensité moyenne de la douleur perçue à l’EVA dans le GK par rapport au GT au repos. Cependant, on note des différences non significatives (P>0,05) à H3, H4, H16 et H28 qui seraient probablement le fait de la subjectivité dans l’évaluation de l’EVA de la part de certains patients. Toutefois nos résultats sont semblables à ceux rencontrés dans la littérature malgré les différences au niveau des indications chirurgicales. En effet, Adam et al. [10], et Menigaux et al. [11,12] dans leurs séries en orthopédie constatent que la kétamine injectée en bolus avant l’induction de l’anesthésie entraine une réduction significative de la douleur postopératoire dans l’arthroplastie du genou, l’arthroscopie du genou et la réparation des ligaments croisés du genou. Ils concluent avec Tawfic, Griffiths, Riel et al. que la kétamine, en réduisant la douleur post-traumatique et postopératoire, améliore le confort du patient et accélère la récupération fonctionnelle postopératoire en orthopédie [15,16,17]. De même, Yalcin et al. Honarmand et al. observent qu’un bolus de kétamine administré 15 minutes avant la chirurgie entraine une réduction significative des scores de la douleur perçue à l’EVA après l’hystérectomie abdominale et l’appendicectomie [13,14]. Les effets secondaires dans notre étude sont absents, tout comme dans les études comparatives retrouvées [10,11,12,13,14]. La consommation postopératoire d’analgésiques dans notre série est significativement diminuée dans le GK par rapport GT. On note une réduction de la consommation de paracétamol de 27,49 %, celle de kétoprofène de 44,18 % et celle de tramadol de 24,16% (P<0,05). Ce qui constitue un bénéfice financier non négligeable en zone défavorisée. Cette réduction de la consommation postopératoire d’analgésiques est aussi retrouvée dans les différentes études comparatives ayant utilisé la kétamine en bolus avant la chirurgie [10 11,12,13,14].

Conclusion

L’injection d’un bolus de kétamine avant la chirurgie au cours des ostéosynthèses par fixation interne entraine une réduction significative des scores de douleur postopératoire et une diminution de la consommation postopératoire des analgésiques, concourant ainsi à la prévention de l’hyperalgésie postopératoire.


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