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avril 2013, par
La Société d’Anesthésie-réanimation d’Afrique Noire Francophone (SARANF) a été créée en 1984 avec comme buts de :
– regrouper tous les médecins Anesthésiste-Réanimateurs exerçants en Afrique Noire
Francophone ou originaires de cette région ;
– favoriser les contacts et les échanges de vue et d’expériences entre Médecins Anesthésistes–Réanimateurs exerçant ou non en Afrique Noire
Francophone ;
– favoriser les contacts et les échanges de vue et d’expériences entre Médecins Anesthésistes– Réanimateurs et autres professionnels des services de santé ;
– promouvoir toute action en vue du développement
de la pratique, de l’enseignement et de la
recherche en Anesthésie-Réanimation dans les
pays représentés ;
– publier et diffuser tous les écrits de nature à favoriser la réalisation des objectifs ci-dessus.
Le congrès annuel de la SARANF est aujourd’hui le premier cadre de rencontre des spécialistes de l’anesthésie-réanimation (médecins et techniciens) des différents pays membres. Depuis sa création, la SARANF a régulièrement organisé ce congrès. La haute valeur scientifique de ces journées saluée par tous, le nombre et la diversité d’origine géographique des participants, la richesse des débats démontrent amplement la maturité de la société et attestent de la pertinence des buts que nos Maîtres ont assignés à la Société lors de sa fondation, et dont elle n’a jamais dévié. La SARANF reste ainsi fidèle à ses objectifs, à savoir la formation, la médicalisation de la spécialité, le développement et le rayonnement de l’anesthésie-réanimation dans les différents pays membres.
L’assemblée générale tenue à l’issue de chaque congrès a permis de constater, ces dernières années, la vitalité et l’attractivité de la Société. Elle a aussi permis de relever des difficultés de fonctionnement qui sont en grande partie la rançon du succès, en ce qu’elles sont la conséquence de la croissance démographique des médecins anesthésistes-réanimateurs dans notre région, et de leurs immenses attentes vis-à-vis de la SARANF. Ces problèmes de croissance appellent solution, au risque d’entraver le développement de la Société.
Il est indéniable que la formation des médecins anesthésistes-réanimateurs s’est développée dans le courant des dix dernières années. Aujourd’hui, le Diplôme d’études spéciales en anesthésie-réanimation existe dans 6 pays membres de la SARANF. Parallèlement, l’anesthésie-réanimation a connu d’énormes progrès dans la plupart de nos pays. Des spécialités chirurgicales se sont développées rapidement en partie grâce au développement de l’anesthésie et de la réanimation.
Cependant, force est de constater qu’il y a des disparités entre les différents pays et même à l’intérieur d’un même pays. En effet, la population de médecins anesthésistes est parfois réduite au minimum et dans encore trop de structures, l’anesthésie-réanimation est effectuée par un personnel paramédical. Les équipements ne répondent pas toujours aux normes aussi bien en quantité qu’en qualité.
Les défis à relever sont entre autres, développer davantage la formation des médecins mais aussi des techniciens supérieurs en anesthésie-réanimation, assurer la sécurité en anesthésie, en réanimation et aux urgences.
Une exigence particulièrement forte porte sur le contenu scientifique des Congrès et de la Revue. Cette préoccupation légitime correspond aux deux derniers alinéas des buts de la Société rappelés ci-dessus.
Il faudra donc lors des prochains congrès, réfléchir aux propositions suivantes :
– Organiser lors de chaque congrès SARANF des formations sur :
o la Rédaction Médicale adressée aux jeunes MAR
o la Communication scientifique médicale
o la Méthodologie de la recherche clinique
– Initier des études multicentriques sur des problématiques pertinentes
– Rédiger un Manuel d’anesthésie-réanimation d’abord destiné aux techniciens en anesthésie, puis un autre destiné aux étudiants en spécialisation ou aux jeunes médecins anesthésistes-réanimateurs.
Afin de répondre à cette exigence, la SARANF devrait s’appuyer sur une utilisation optimale de ses ressources humaines, de la richesse quantitative et qualitative de son potentiel scientifique. Cela pourrait se faire par la création du Comité scientifique de la SARANF.
En effet, les organes actuels assument difficilement ces tâches scientifiques. Si le Bureau a l’autorité morale, il n’a pas forcément les ressources humaines et la disponibilité nécessaires pour ces activités. Si les comités de rédaction et les comités scientifiques de la revue et des Congrès ont compétence pour statuer sur les propositions d’articles ou de communications et conférences, il leur faudrait une ligne directrice.
Le Comité scientifique de la Société aurait ainsi pour missions de :
– élaborer et proposer à l’AG les thèmes des congrès.
– définir avec l’aide du Comité scientifique du Congrès les thèmes des conférences et le choix des conférenciers.
– proposer au Bureau la ligne éditoriale et les orientations thématiques de la Revue, et la composition de son comité de lecture.
– proposer et mettre en oeuvre des programmes et activités de formation destinés aux membres : constituer le cas échéant des groupes ou commissions thématiques.
– étudier, à la demande du bureau ou de l’AG, ou de sa propre initiative, toute question devant/pouvant faire l’objet de normes ou recommandations
– animer le site internet de la Société
Si de par ces missions le Comité scientifique doit avoir une solide base universitaire, il doit impérativement intégrer des non universitaires pour mieux prendre en compte les besoins des praticiens “de terrain” qui assurent l’anesthésie réanimation au quotidien dans nos pays. Sa composition devrait être diversifiée et il serait intéressant d’associer des ressortissants de pays non membres. Mais il faudrait qu’elle soit assez resserrée pour être fonctionnelle. Les membres devront user largement et aisément des moyens de communication des NTIC pour être opérationnels et réactifs...
La SARANF a également une politique d’ouverture, en témoigne la participation régulière de ses membres au congrès de la SFAR en particulier au club des anesthésistes-réanimateurs d’Afrique et d’Asie Francophone (CARAAF organisé en marge de ce congrès). Il faut aussi noter que depuis quelques années, la SARANF invite nos collègues maghrébins qui viennent rehausser la qualité des débats scientifiques.
Il faut cependant regretter la faible représentation de la SARANF au congrès panafricain d’anesthésie organisé par la section africaine (ARS) de la WFSA. Cette situation est due à la non implication de la SARANF pourtant représentée dans le bureau de l’ARS. Il a été proposé la mise en place d’un groupe francophone au sein de la WFSA, qui comprendrait en plus des pays africains, ceux d’Europe, d’Asie et d’Amérique qui ont le français en partage. L’objectif est d’avoir une meilleure représentation et une meilleure implication des francophones aux différentes manifestations scientifiques internationales.
A l’orée de ses 30 ans, la SARANF témoigne d’une maturité saine et vigoureuse. Elle le doit à l’engagement, à l’esprit de fraternité et à la sagesse de la génération des fondateurs, à qui hommage doit être rendu. Les défis actuels sont ceux de la cohésion et de l’approfondissement qualitatif. Pour les relever, il faut un leadership efficace. Il faut aussi que tous ensemble nous nous impliquions dans l’action commune. Avec la conscience, que pour nous qui sommes responsables de la sécurité et du confort de nos patients, la solidité de cette maison commune est la matrice de notre sécurité et son rayonnement le meilleur moyen de notre épanouissement.
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