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mai 2012, par
, , , ,Résumé
Mots clé : Réanimation néonatale en salle de naissance- stéthoscope de pinard-Milieu sous équipé-Brazzaville (Congo)
Summary
Keywords : Neonatal resuscitation - Stethoscope of Pinard- Under equipped zone -Brazzaville (Congo)
Auteur correspondant : N’DINGA Herman Ghislain. Email :ndingah chez yahoo.fr
La ventilation est l’élément capital de la réanimation néonatale en salle de naissance. A elle seule, elle peut rétablir les grandes fonctions de l’organisme du nouveau-né. Sa réussite dépend des compétences et du matériel disponible (1-4). Dans la plupart des pays en développement, en zone rurale et même urbaine, le matériel de réanimation néonatale en salle de naissance n’est pas toujours disponible, de même que les compétences (5,6). Déjà la poire et une sonde d’aspiration adaptée à une seringue ont remplacé l’aspirateur de mucosité (6). Que faire devant une détresse vitale à la naissance lorsqu’on ne dispose pas d’insufflateur pédiatrique manuel (IPM) ?
Depuis plus de 4ans, le manque d’IPM a conduit les sages femmes et les médecins de la maternité de l’hôpital de base de Talangaï à pratiquer la ventilation par un matériel inhabituel : le stéthoscope de pinard. Au départ, les sages femmes utilisaient le bouche-à-bouche protégé par une compresse pour la ventilation, puis, pour éviter une éventuelle contamination des nouveau-nés, elles ont voulu interposer un outil entre leur bouche et celle des nouveau-nés. Ainsi est venue l’idée d’utiliser le stéthoscope de pinard (voir photo 1). Après des années d’utilisation, nous pouvons dégager les avantages et les inconvénients de la méthode dans un milieu sous équipé.
Le coût : quasi nul, toutes les sages femmes disposant chacune d’un stéthoscope de pinard. D’autres dispositifs ont été essayés, mais leur coût les avait faits abandonner (6). L’entretien : très facile. Le stéthoscope est nettoyé à l’eau savonneuse et essuyé avec une compresse trempée d’eau de javel. Il ne demande pas une grande maintenance souvent inaccessible dans les pays en développement. Sa présentation (matériel en une seule pièce) rend son utilisation facile. A l’hôpital de base de Talangaï nous utilisons volontiers le stéthoscope en aluminium (voir photo 1).
L’utilisation : facile, ne nécessite pas une grande formation, donc accessible à tout le monde. Ceci est important car dans certains milieux ruraux en Afrique, les accouchements sont pratiqués par des matrones et des accoucheuses traditionnelles. Après les mesures initiales de la réanimation néonatale en salle de naissance (séchage, mise au chaud, libération des voies aériennes), le stéthoscope est posé de sorte que le pavillon recouvre à la fois la bouche et le nez du nouveau-né de manière étanche et la partie auriculaire est destinée au personnel de santé pour des insufflations (Voir photo 2 et 3).
Les principes de ventilation demeurent les mêmes. L’efficacité de la ventilation est vérifiée par le soulèvement de la poitrine du nouveau-né et ou par l’auscultation pulmonaire. Le stéthoscope de pinard ne nécessite pas le courant électrique, souvent inexistant dans les pays en développement.
Les pressions délivrées lors des insufflations ne sont pas connues. On sait que de trop fortes pressions peuvent occasionner des lésions pulmonaires chez le nouveau-né surtout lorsqu’il est prématuré (1). Le stéthoscope de pinard ne permet pas l’administration simultanée d’oxygène. Il y a aussi le problème de la contamination microbienne des nouveau-nés par les réanimateurs. Mais que faire lorsqu’on ne dispose pas de matériel de réanimation néonatale ?
Lorsqu’on ne dispose pas d’équipement lourd pour la réanimation néonatale en salle de naissance, des moyens simples peuvent sauver la vie du nouveau-né, parmi eux, on peut citer le stéthoscope de pinard comme matériel de ventillation.